Le nombre des agriculteurs adhérents aux structures professionnelles est considéré comme faible
Les mécanismes des crédits agricoles et de lassurance devraient être adaptés aux besoins des agriculteurs pour leur permettre de mener leurs activités dans des conditions normales
Un peuple qui ne consomme pas les aliments produits sur sa terre ne peut être considéré comme indépendant. La sécurité alimentaire constitue pour la Tunisie comme pour plusieurs pays du pourtour méditerranéens un défi à relever au cours des prochaines années. Il sagit de réduire limportation des produits agricoles pour équilibrer la balance commerciale. Sil est vrai que notre pays exporte nombre de produits agricoles comme les dattes, lhuile dolive, les agrumes... vers des pays étrangers, il nen demeure pas moins vrai quil en importe en grandes quantités comme, à titre dexemple, les céréales.
En fonction de la disponibilité des produits nationaux sur le marché, les autorités publiques procèdent à des importations en vue de réguler le marché et déviter laugmentation faramineuse des prix ainsi que la spéculation qui fait son apparition notamment au cours des pénuries.
Lessentiel est dassurer lapprovisionnement régulier des marchés sans porter atteinte au pouvoir dachat des consommateurs, même si au cours des derniers jours, ces derniers ont constaté que le prix de certains produits a connu des hausses considérables.
Doù la nécessité de conjuguer les efforts au cours de cette année en vue de remédier aux lacunes constatées dans le secteur agricole en encourageant le développement de la production à un rythme accéléré pour satisfaire tous les besoins. Le secteur dépend dans une large mesure des conditions climatiques.
Des inondations ou une sécheresse prolongée peuvent mettre à néant la production dans certaines régions. De plus, la coordination entre le système de la production et ceux de la distribution, de la transformation et de lexportation est faible.
Le respect des délais de livraison
Les circuits de distribution nont pas connu le développement escompté pour distribuer de façon rationnelle les produits des parcelles agricoles qui sont, en général, de petite taille. Le problème de morcellement des terres agricoles nest pas résolu. De plus, le nombre des agriculteurs adhérents aux structures professionnelles est considéré comme faible. Un autre défi extérieur et non des moindres se profile à lhorizon, à savoir la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles et qui va concerner particulièrement notre partenaire traditionnel, en loccurrence lUnion européenne.
La Tunisie a opté pour la sécurité alimentaire à travers le développement de la production agricole en rationalisant davantage la distribution sur la base de la transparence pour éviter la spéculation, la hausse illégale des prix et la pénurie. Un intérêt serait donné également à lexportation grâce à lamélioration de la valeur ajoutée des produits. Concurrence internationale oblige, il est nécessaire de présenter un produit de qualité conforme aux standards internationaux sans négliger lemballage et le respect des délais de livraison.
Le souci consiste, par ailleurs, à assurer une gestion durable des ressources disponibles sans compromettre le milieu naturel avec une utilisation démesurée, par exemple, des produits chimiques.
Les interventions des professionnels et de lEtat seraient effectuées dans le cadre dune synergie et une complémentarité afin dassurer une meilleure efficience de la production et une distribution saine à large échelle. Plusieurs agriculteurs sont confrontés, cependant, aux problèmes de financement et souhaitent un rééchelonnement de leurs dettes.
Amélioration de la vulgarisation et de la formation
Les mécanismes des crédits agricoles et de lassurance devraient, en tout cas, être adaptés aux besoins des agriculteurs pour leur permettre de mener leurs activités dans des conditions normales. La recherche agricole serait focalisée, de son côté, sur des programmes bien ciblés de lagriculture tunisienne en vue daugmenter la production selon des techniques perfectionnées et durables.
Lamélioration de la vulgarisation et la formation agricoles sont aussi prises en considération dans le cadre de la nouvelle politique agricole, qui se veut plus proche des producteurs pour écouter leurs attentes et leurs fournir les meilleures prestations. Une étude sur la sécurité alimentaire a été dailleurs élaborée, lannée dernière, en collaboration avec le bureau régional dAfrique du Nord relevant du Fonds des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) sur la base des nouvelles donnes vécues par le pays.
Cette étude a permis danalyser la situation de la sécurité alimentaire en ciblant notamment les secteurs des céréales et de lélevage. Des recommandations ont été formulées en vue de réaliser le saut quantitatif et qualitatif de la production en exécutant certains projets concrets susceptibles de participer à la réalisation de la sécurité alimentaire.
Les différentes stratégies agricoles seraient également exécutées au cours de cette année dans le sens dune meilleure productivité et une concurrence loyale. Les agriculteurs, qui bénéficient de lencadrement nécessaire, devraient bénéficier des différents intrants pour assurer le bon déroulement de la campagne. La complémentarité entre la recherche scientifique et le système productif aurait pour résultat une valorisation des techniques performantes destinées à augmenter la production, notamment dans les grandes cultures, lélevage, les produits de la pêche et particulièrement les produits provenant de laquaculture.
Un intérêt est également donné aux produits à valeur ajoutée comme ceux liés à lagriculture biologique et géothermique, les plantes forestières destinées à lindustrie pharmaceutique.
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