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Yosra Ben Arab, de lhuile dolive médicinale pour vendre la Tunisie :
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Etre femme et exporter de lhuile dolive au Japon nest certes pas facile mais réalisable. «Je suis agroéconomiste, ingénieur en économie agricole et titulaire dun master en politique agricole et stratégie agroalimentaire. Jai été également élevée dans une famille dagriculteurs, doù mon amour indéfectible pour les métiers de la terre. Jadore lhuile dolive et jestime être outillée pour mimposer à linternational», assure Yosra Ben Arab, jeune productrice dhuile dolive qui a gagné le prix Packtec 2009 de la meilleure huile dolive conditionnée en Tunisie.
Yosra est une entrepreneure née. Dès quelle a eu son diplôme, "jai pensé à lancer sa propre affaire. Le contexte, sy prêtait". LEtat voulait encourager linitiative privée et les jeunes créateurs de projets et stimuler lexportation de lhuile dolive conditionnée. Elle sétait fixé une mission, celle de valoriser lhuile dolive en termes de qualité et de packaging.
«Lhuile dolive que jai décidé de produire est haut de gamme, presque médicinale. Jai fait des recherches et jai pris contact avec des Japonais travaillant en Tunisie. Jai assisté à des salons étrangers spécialisés. Jai également pris contact avec les organismes tunisiens comme le Packtec, le Cepex, le Famex et suivi une formation au niveau de lappui des jeunes promoteurs».
Outillée du mieux quelle pouvait, pour garantir le succès de sa tâche, elle sest attelée à imposer lhuile dolive tunisienne en tant que condiment de choix au Japon.
«Jai contacté les banques, lAPII et les SICAR pour le financement de mon projet, je disposais dun petit fonds propre grâce à ma famille. Jai tout investi pour conquérir un marché réputé difficile. Il y a eu des subventions de lEtat, ceux en direction des jeunes promoteurs et également ceux destinés aux promoteurs décidés à sinstaller dans des zones de développement prioritaires (Bouarada, délégation de Siliana). Au début, mes négociations avec les banques nétaient pas aisées. Jai dû taper sur la table pour avoir des crédits. On ne faisait pas confiance à une femme qui évoluait dans le secteur agricole et qui, plus est, a choisi de lhuile dolive haut de gamme qui requière des critères très rigoureux».
Ayant débuté en 2008, Yosra a pris les mesures nécessaires et sest outillée de toutes les composantes matérielles et techniques pour commercialiser une huile dolive de haute facture.
En 2009, elle remporte le concours de la meilleure huile dolive conditionnée tant en qualité quen packaging. Elle faisait partie de 30 candidats. Cette distinction lui a donné des ailes, et au Japon où elle sétait rendue pour vendre son huile, elle a fait du porte à porte pendant deux mois pour convaincre les distributeurs japonais de la qualité de son produit.
A travers son huile, Yosra a fait découvrir aux pays du Soleil Levant sa patrie natale, la Tunisie qui n'y est pas méconnue. Le Japon est un pays très cher et il a fallu faire des acrobaties pour pouvoir y survivre et y écouler sa production. Des fonds comme le Foprodec sensés soutenir les exportateurs ne servent pas à grand-chose lorsquil sagit des jeunes promoteurs car il faut tout dabord débourser une partie avant dêtre remboursé. «Cest un handicap mais il y a un problème autrement plus important, celui du fonds de roulement. Les banques naccordent pas de fonds de roulement dune importance cruciale pour nous. La STB et la BFPME mont beaucoup aidée mais il faut beaucoup investir dans la communication, le marketing ainsi que la participation aux foires et aux salons et nous navons pas les sommes nécessaires pour y répondre».
Yosra est aujourdhui en phase de démarrage pour la distribution de son produit sur les marchés asiatiques. Elle transporte ses commandes qui sont modestes par avion. Le plus important pour elle est de disposer des moyens de bien défendre son produit et de le mettre en valeur. Lors dun salon de lhuile dolive au Japon, elle a assisté à un séminaire au cours duquel les producteurs italiens avaient investi des millions de dollars en supports communicationnels. Elle navait rien, à part sa bouteille dhuile bien emballée, à présenter et faire bonne impression. Les Japonais lui avaient même suggéré dappeler son huile en son nom personnel plutôt que celui dHannibal, quelle avait choisi initialement.
Cest grâce aux contacts quelle a pu nouer avec les universités japonaises qui ont cautionné son huile quelle a pu modestement simposer dans un pays difficile daccès.
«Ce quil faut est que les banques accordent plus leurs confiances aux jeunes promoteurs. Par exemple, les banques comptent énormément sur les subventions de lEtat. Si le projet nécessite un investissement de 500 mille dinars, elles vous disent, vous avez une subvention de 100 mille dinars de la part de lEtat, vous aurez donc seulement 400 mille dinars. Ceci a des conséquences négatives sur certaines rubriques du projet et perturbe létat de son avancement».
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Publié le : 22/10/2010 | Source : wmc | Lu : 111 fois | Imprimer
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